Le petit cahier de la CGT Éduc'action - n°48 page 12
Personnels
Nouveau statut des Atsems : encore trop peu !
Ce nouveau décret parait non satisfaisant car il oublie la prise en compte de la pénibilité de ce métier, l’installation d’un·e ATSEM par classe ou leur remplacement par des personnels statutaires, la formation continue, la diminution du temps de ménage ou encore la revalorisation salariale.
Après des années de concertation, de négociations et de journées d’action, un nouveau décret modifiant le statut des ATSEMs (Agents Territoriaux·ales spécialisés des Écoles Maternelles) a été publié au Journal Officiel le 3 mars.
Les personnels attendaient beaucoup de ce nouveau texte, car il semblait que des avancées étaient envisageables pour ces collègues.
À la lecture de ce décret, nous pouvons noter un certain nombre de bonnes décisions qui vont dans le sens des revendications portées par la profession. Leur travail et leurs missions sont reconnus, ainsi que leur place pleine et entière au sein des écoles maternelles.
Le décret ouvre la coordination des ATSEMs aux "agents de maitrise titulaires du certificat d'aptitude professionnelle petite enfance ou du certificat d'aptitude professionnelle accompagnant éducatif petite enfance ou ceux qui justifient de trois années de services accomplis dans le cadre d'emplois des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles". Il donne aussi la possibilité de devenir agent·e de maitrise (catégorie B de la Fonction publique) aux personnels comptant au moins 7 ans d'ancienneté. C’était bien une demande forte des personnels.
Mais, car il y a bien un mais, le texte reste insuffisant, voire dangereux, pour les personnels qui en espéraient davantage. L’élargissement des missions des ATSEMs à l’encadrement et à l’animation, mais aussi la possibilité donnée de devenir (par concours interne) animateur·trice ne sont pas du goût des personnels qui estiment que rapprocher les deux métiers n’est pas pertinent. Le texte va aussi donner la possibilité aux enseignant·es d’être plus directif·ves dans les tâches à accomplir par les ATSEMs, sans lien de subordination direct.
Si le décret ne révolutionne pas les missions de ces personnels, il étend leurs prérogatives à la possibilité d’assister les enseignant-es dans l’accueil des enfants à besoins éducatifs particuliers.
Quel impact aura cette décision ? Suppléer les AVS ou AESH lorsqu’ils ou elles ne seront pas nommé·es voire les remplacer purement et simplement… Grave dérive.
En définitive, ce nouveau décret parait non satisfaisant car il oublie la prise en compte de la pénibilité de ce métier, l’installation d’un·e ATSEM par classe ou leur remplacement par des personnels statutaires, la formation continue, la diminution du temps de ménage ou encore la revalorisation salariale.
Trop de choses manquantes pour satisfaire les personnels.
Jérôme SINOT
Publication : 18/04/18